23.11.2019


Les milliers d'orphelins de la ville d’Alexandropol se sont réunis dans la cour de l’orphelinat de Kazachi Post, pour une parade. Cette photographie a été prise depuis le clocher de l'église orthodoxe située dans l’enceinte du complexe militaire.
Orphelinat d’Alexandropol, 29 octobre 1926



Cette photographie témoigne des activités du Near East Relief à Alexandropol.

Selon les termes du contrat signé par le maire d’Alexandropol en 1919, le Near East Relief était responsable des soins et de l’éducation des orphelins arméniens de la ville. Les casernes inoccupées de l’armée impériale russe devinrent un refuge pour près de 20 000 orphelins sans foyer.

Le Near East Relief s’était engagé à fournir un enseignement professionnel aux orphelins. Les garçons étudiaient la peinture, la menuiserie, la couture, la cordonnerie, tandis que les filles étaient formées au métier d’infirmière, avant d’être placées dans des hôpitaux. Les orphelins passaient une partie de la journée à l'école et l'autre partie dans les ateliers. Le samedi et le dimanche, il n’y avait pas cours et les enfants nettoyaient les orphelinats.

L'éducation spirituelle occupait également une place importante dans ces orphelinats. Les enfants assistaient à la messe tous les dimanches et aux cours de catéchisme en semaine. Les orphelinats avaient développé des groupes de théâtre amateur et de chœurs d'enfants. Ils publiaient même des journaux.

« Mon père, ma mère, mes oncles, mes tantes et mes grands-parents, tous ensemble avec les autres migrants, nous sommes arrivés à Igdir, puis nous avons traversé le fleuve Araxe. Nous avons habité à Achdarag, où se répandait une épidémie de typhus. Celle-ci a anéanti toute notre famille, seuls ma mère et moi avons été épargnés. Nous sommes venus à Erevan, dans la maison de mon cousin Mourad Tachdoyan. Là, ma mère est morte aussi. On m'a envoyé à l'orphelinat Polygone d'Alexandropol. »

Récit de Yetvart Markar Tachdoyan, né en 1907 à Chatakh


Source de la photographie : collections du Musée-Institut du Génocide des Arméniens