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Actualités

Le génocide culturel continue :
l'arménité d'Ani et la politique turque de déformation de l'identité culturelle


04.05.2022


Le 14 mars 2022, le quotidien turc « Daily Sabah » publie un article intitulé « 34 500 touristes ont visité l'ancienne ville turque d'Ani en deux mois »[1]. À première vue, cette nouvelle semble anodine, voire positive, car un grand nombre de personnes se sont familiarisées avec la ville antique, son merveilleux patrimoine culturel. Cependant, si vous lisez attentivement le texte original, vous comprendrez qu’entre les lignes de cette information innocente, un objectif complètement différent est fixé - changer l'identité du patrimoine médiéval arménien.

Ani était l'une des villes les plus prospères de l'Arménie médiévale. Son territoire est peuplé depuis l'Antiquité (en témoignent les vestiges de structures cyclopéennes et le mausolée). Ani est mentionnée comme une forteresse depuis le 5ème siècle. La ville appartenait à l'origine à la maison ministérielle arménienne de Kamsarakan, puis a passé sous le contrôle des Bagratides. C'est en Arménie des Bagratides qu'Ani devient l'un des centres les plus prospères de la région[2]. Au milieu du 10ème siècle et au début du 11ème siècle Ani était clôturé : les murs intérieurs (Achotian) et extérieurs (Smbatian) de la ville sont construits. La cathédrale mère, un exemple glorieux de l'architecture arménienne, de nombreuses autres églises, caravansérails, bains, ponts et autres bâtiments sont en cours de construction à cette époque. Tadévos Hakobian[3] note que "tous les fils de la vie économique, politique et culturelle du royaume de Bagratides s'étendent vers Ani"[4].

Connaissant un peu l'histoire de la ville, il est difficile d'imaginer un texte qui parle d'Ani sans évoquer l'arménité de la ville. Le quotidien turc Sabah, cependant, a réussi. L'article non seulement ne fait pas référence à l'arménité d'Ani, mais change même l'identité de la ville, la présentant comme un patrimoine culturel islamique. En particulier, l'article mentionne que la ville est "le berceau de nombreuses œuvres architecturales islamiques des XIe-XIIe siècles". Bien entendu, on peut trouver des monuments de la culture islamique à Ani, car la ville était d'une part au carrefour des cultures, et d'autre part, les Bagratides avaient des liens avec le califat arabe. Cependant, il suffit de voir une fois le patrimoine culturel d'Ani, la suprématie de la culture chrétienne arménienne deviendra claire. Pendant ce temps, l'auteur de « Daily Sabah » écrit comme s'il s'agissait d'un centre de culture islamique, où l'on peut aussi rencontrer quelques monuments chrétiens.

Ce style d'écriture n'est pas une nouveauté, il est très typique d'un journal, où l'on peut trouver un certain nombre d'autres articles similaires.




Panneau d'information Ani, photo de l'auteur

La Turquie a adopté cette approche il y a assez longtemps ․ L'islamisation des monuments religieux a une histoire séculaire dans ce pays. Un tel exemple est celui de l’église de Sourb Arakélots (Saints Apôtres) de Kars, qui est à nouveau transformé d'une église en une mosquée lorsque Kars tombe entre les mains du gouvernement turc.





Église de Sourb Arakélots (Saints-Apôtres) à Kars, photo de l'auteur

La Turquie ne poursuit pas cette politique uniquement envers le patrimoine culturel arménien․ L'exemple le plus frappant en est la basilique de Sainte-Sophie, qui a fonctionné comme musée jusqu'au 10 juillet 2020, et à partir du 10 juillet transformée en mosquée. Il est évident que la Turquie poursuit la politique de génocide culturel qui a commencé au 19ème siècle et a atteint son apogée lors du génocide des Arméniens, combinant déjà destruction et falsification.



Naïra Sahakian
Chercheuse du Département des études de la répression des Arméniens d'Artsakh, du Nakhitchevan et d'Azerbaïdjan du MIGA, candidate ès sciences historiques.


Notes:

[1] Turkey's ancient city Ani visited by 34,500 tourists in 2 months https://www.dailysabah.com/business/tourism/turkeys-ancient-city-ani-visited-by-34500-tourists-in-2-months?fbclid=IwAR2QodwwXZxyAz9o0dtPTbO4qWKlnKbo7-owiK2qQGaOxxu_Z6vrj4b5hjE․

[2] Christina Maranci. A View from the Top - The Citadel of Ani and its Monuments. https://www.youtube.com/watch?v=bxowZ9trrHg&ab_channel=ArmenianInstitute․

[3] L'Histoire d'Ani, Livre 1 (De l'Antiquité à 1945), Erevan, 1980 ; L'Histoire d'Ani, Livre 2 ([de 1945 à la chute et à la désolation), Erevan, 1982 ; La capitale d'Ani, Erevan, 1988.

[4] Tadévos Hakobian, Les villes de l'Arménie historique, Erevan, 1987, p.40.

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