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Histoires de rescapés


Srpouhi Guiguichian, née en 1909 à Arapkir - Témoignage en un mélange de turc et d'arménien
"Quand on nous a emmenés à Der-Zor, moi j'étais petite, mais je m'en souviens, il n'y avait pas de pain, ni rien à manger, il n'y avait pas d'eau à boire, il n'y avait que des pierres et du désert. Nous avons marché, et marché. Nous sommes arrivés péniblement dans un village. Des Arabes nous ont apporté de l'eau, ils nous l'ont versée goutte à goutte dans la bouche. Et aussi du raisin, grain par grain. Ensuite les Arabes nous ont distribués entre eux. Ils ont donné ma mère à un homme invalide. Ma mère était blessée au bras, le pus s'écoulait comme de l'eau, mais nuit et jour elle travaillait pour cet homme, puisqu'elle était nourrie. Un jour, le voisin de cet homme est venu et a dit: "ta servante est blessée au bras". L'homme a eu pitié, il a apporté dans un récipient une bande de coton enduite d'un onguent. Au bout de quelques jours la plaie fut guérie.

Ensuite ce voisin a dit à maman: "il y a dans notre entourage une Arménienne, tu veux faire sa connaissance ?" Maman l'a rencontrée, et a vu que c'était la sœur de mon père. La nuit, elles m'ont prise avec elles et nous nous sommes sauvées. Nous sommes allées à Ourfa.

Là, ma mère et ma tante ont travaillé dans une usine. Puis nous sommes allées à Malatya, nous sommes descendues dans le quartier arménien. Nous avons rencontré une femme d'Arapkir, de notre quartier. Elle a dit: "Ah Bon Dieu ! ton fils est ici, il a un signe sur la figure."

- Et les autres ? a dit maman
- Les autres sont morts , a dit la femme.

Ma mère a porté cet enfant sur son dos. Nous sommes venues, mais lui aussi est tombé malade, il est mort en route. Nous étions six enfants, il n'est resté que moi

Ma mère chantait toujours en pleurant…"


Aram Keusséyan, né en 1908 à Kharpert
J'avais 7 ans en 1915, quand l'ordre nous a été donné de partir de Kharpert.

Nous sommes partis, bien habillés, comme si nous allions à un mariage.

En route, le pillage a commencé. Non pas en une seule fois, mais tous, les uns après les autres, ils prenaient tout ce qu'ils trouvaient sur nous. A la fin, il ne nous restait plus que notre linge de corps, et même ça, ils le voulaient.

Moi j'étais dans le chariot. Maman me fermait les yeux pour que je ne voie pas les morts sur la route. Puis, maman et mon frère sont restés sur la route, ils ne pouvaient plus marcher. S'ils sont morts ou ce qu'ils sont devenus, je ne le sais pas. Les Turcs arrivaient derrière nous. Ils ramassaient tous les enfants, je ne savaient pas s'ils voulaient nous tuer ou quoi, ou nous adopter. A Der Zor il y avait une fille qui avait sept sœurs, elles avaient toutes été enlevées. Les Arabes nous ont dit en secret: " que ceux qui sont Arméniens ne partent pas" ! Ils nous ont pris, ils nous ont sauvés, ils ont sauvé pas mal d'Arméniens.

Nous n'avions plus de force, nous avions tellement marché. Finalement, on nous a autorisé à nous arrêter. Ils ont commencé à demander aux grands: tu es Arménien ou Turc ? Ceux qui disaient "je suis arménien", ils les mettaient de côté., et les Turcs de l'autre côté. Les Arméniens, ils les ont tous emmenés au loin, ils les ont tués, ceux qui avaient dit qu'ils étaient turcs ont été sauvés. La nuit , ils nous ont rassemblés, nous les petits dans un endroit comme une colline. Nous étions fatigués, nous nous sommes couchés. Nous nous sommes endormis. Nous étions des enfants innocents, nous ne savions pas, cette colline était un entassement de crânes humains, nous nous en sommes aperçus le matin quand il a fait jour, c'étaient des têtes coupées amoncelées. Dire que toute la nuit nous avions dormi là-dessus, mais nous ne le savions pas.


Yéva Manoug Tchoulian, née en 1903 à Zeitoun
J'étais petite quand ont eu lieu les massacres et déportations de 1915. Je me rappelle quand nous avons quitté Zeitoun, notre village s'appelait Ayguetsa. Ma mère était une belle femme. Elle avait cinq enfants, mais elle les a tous perdus, ensuite c'est elle qui est morte. Je suis la seule à être restée en vie. Les Turcs sont venus et ils ont fait sortir tous les habitants du village, ils nous fouettaient avec une cravache, pour nous faire avancer. Ils ont attaché les mains de tous les villageois derrière leur dos, et ils nous ont emmenés dans un endroit élevé, et fait entrer dans une espèce de caserne. A l'intérieur, avec des poignards, des haches, ils ont coupé aux uns les mains, à d'autres les pieds, ou les bras. Ils nous ont déshabillés, nous ont mis complètement nus, sans chemise, ni culotte. Derrière nous, il y avait un petit garçon à qui ils avaient coupé le bras, il appelait sa mère, mais sa mère était déjà morte d'un coup de poignard. Cet endroit s'appelait Ter Tchorn. Il faisait très froid, nous étions entassés les uns sur les autres, pour nous réchauffer. Le matin, ils sont venus nous rassembler, ont recommencé à nous massacrer, à nous jeter à l'eau. Il y avait une caverne dans le roc, sous laquelle passait une rivière qu'ils appelaient "khapour". Ils ont encore arraché les bras, les jambes, les pieds, ils ont jeté tout le monde à l'eau, la rivière était pleine, il y avait des gens qui n'étaient pas morts, mais blessés, ils pleuraient, d'autres criaient, on sentait l'odeur du sang, on avait faim. Ensuite, les vivants ont commencé à manger la chair des morts; ceux qui par miracle n'étaient pas morts sont sortis de sous les cadavres, ils étaient sortis du flot de sang, de cette caverne ils avaient trouvé un chemin, ils avaient commencé à marcher. Ceux qui avaient bu cette eau sale avaient le ventre tout gonflé, ils sont morts. Et puis moi, je me suis retrouvée dehors, je me suis mise à marcher. Il n'y avait absolument personne. Tout à coup j'ai vu un berger arabe, je me suis approchée. Il a eu pitié de moi, il m'a donné du lait, je l'ai bu, puis il m'a emmené dans sa tente, il m'a donné à manger, j'ai mangé, j'ai repris un peu mes esprits. Après, il m'a emmenée à Marash. Il m'a remise à l'orphelinat allemand de Marash. C'est là que j'ai étudié. En 1921, il y a eu des troubles, nous sommes venus à Alep. En 1946, nous sommes arrivés en Arménie. Après tout ce que mes yeux ont vu, comment ne suis-je pas devenue aveugle?


Sirvart Antréassian Née en 1908 à Adabazar
On nous a emmené à pied d'Adabazar à Afyon-Karahissar. Ils nous ont dit: "Kalken ! Tchekhen!" (Marchez – levez-vous !) En deux jours nous sommes arrivés à Konya.

Là-bas, les Arméniens avaient fermé leurs tentes. Nous sommes descendus. Nous sommes entrés en ville. Moi, ma mère et ma tante étions ensemble. Mon père était soldat dans l'armée turque. Il avait écrit à mon oncle, qui était le Docteur Tiriakian : "délivre le nôtres !". Mon oncle a appris que nous étions à Konya.

Le vendredi, où Enver Pacha allait à la mosquée, mon oncle, qui était un médecin distingué dans l'armée turque, salue les soldats, se met à genoux devant Enver et dit:

"Effendim, je suis venu te supplier. Moi je n'ai ni père ni mère. J'ai deux sœurs qui sont déportées, ordonne qu'elles soient délivrées."


Enver pacha avait beaucoup de respect pour mon oncle. Il donne l'ordre que la famille du docteur Tiriakian retourne chez elle. Le Vali était arménien. Les policiers viennent, ils obéissent aux ordres d'Enver.

Le dimanche, ils nous ont dit: "Vous allez repartir". Ils nous ont mis dans le train pour Adabazar. Ensuite, les troupes de Kémal ont emmené mon oncle comme soldat de Boursa à Eski-Shéhir.

Quant à nous, en 1921, nous nous sommes sauvés d'Adabazar à Mitilli, en face d'Izmir.

Là j'ai appris la couture. C'était une ville riche, mais il n'y avait pas de travail. Ce furent d'abord les Grecs qui furent délivrés, ensuite les Arméniens. Nous sommes venus en Macédoine en bateau. Et de là en Arménie.


Aroussiag Néférian Née en 1906 à Adana
A cette époque j'avais 9 ans.

Ma tante a dit à maman:

"où est-ce que tu emmènes cette enfant, en exil elle va mourir. Puisque des ordres ont été donnés que celles dont les maris servaient dans l'armée turque, leur famille ne serait pas déportée…!"

Mais nous, nous avions déjà vendu tous nos biens. De sorte que nous sommes restées à Adana, dénuées de tout.

Ensuite, en 1921, quand les Français sont partis, les Turcs sont revenus, ils se sont mis à massacrer les Arméniens et les Grecs.

Nous avons tous laissé nos maisons et nos terres, et nous avons quitté Adana.

Nous sommes parties en Grèce.

En 1946 nous sommes venues en Arménie.


Armig Kalousti Tertchian Née en 1912 à Van
Moi j'étais très petite quand on a été expulsés de Van, j'avais à peine 3 ans. Mon père avait été incorporé dans l'armée turque, mais il s'était sauvé, il avait été trouvé, on l'avais mis en prison, et il s'était aussi sauvé de la prison.

Il était tashnagtsagan. Ils l'avaient torturé, puis tué par balle. De sorte que je ne souviens pas de lui. Mais je me rappelle qu'on m'a mis dans un chariot inconfortable, où il y avait beaucoup de petits enfants entassés les uns sur les autres, mais comme il y avait des planches de bois tout autour, nous sommes arrivés sains et saufs à Erévan. On nous a installés dans une maternelle à Nork près de l'église Sourp Astvadzadzine..

Plus tard, j'ai poursuivi mes études à la Faculté de Chimie. J'ai réussi tous mes examens et mes thèses et je suis entrée à l'Académie des Sciences d'Arménie. A l'Institut de Chimie, j'avais pour professeurs les professeurs Mentchoyan et Medniguian.

J'ai fait don de toutes mes forces à la science de ma patrie, et j'en ai été récompensée. Mais maintenant, avec ma sœur aînée Ardzvig nous vivons dans des conditions très dures et pénibles. Nous sommes handicapées toutes les deux, pensionnées, seules, et personne pour nous aider. Nous sommes donc toutes les deux des orphelines.


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