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Histoires de rescapés

Les témoignages de Rehan Manoukian
1910, Taron, village Ouratsn


Rehan Manoukian est né en 1910 à Taron. Elle a raconté que sa famille a été chassée de sa maison, juste le 24 avril 1915. Ils ont été déportés à Van, où sa grand-mère et son jeune frère sont morts. Les Turcs ont tué ses parents. Elle a miraculeusement échappé aux massacres et est entrée dans un orphelinat à Tbilissi.



manoukian
Je suis né à Taron. Mesrop Mashtots était également de Taron. Il y avait une église et un monastère Saint-Astvatsatsin dans notre village. Beaucoup de pèlerins venaient à Taron. Khout était très proche de Taron. La mère de mon père était de Khout.

Le 24 avril 1915, nous nous étions levés tôt avant le lever du soleil; mon père a dû aller dans les champs et ma mère devait cuire le pain. J'avais un petit frère. Tout à coup, les soldats turcs, des fusils sur leurs épaules, se sont précipités dans notre maison et ont dit: «La guerre est en cours, notre sultan a ordonné de déporter les Arméniens».
Il n’y avait pas de quinze-vingt minutes, ils nous ont expulsés de notre maison. Nous étions entourés par les brigands qui criaient, «Dépêchez-vous, dépêchez-vous». Et de cette façon, ils nous ont chassés de notre village. Nous avons vu qu'ils avaient aussi expulsé les Arméniens du village voisin Khoumb. Nous montions d’un côté du monastère, et les villageois de Khoumb montaient de l'autre côté. Ils nous ont amenés à Khout. Je l'ai déjà dit que la mère de mon père était de Khout et elle vivait là-bas. La moitié des habitants de Khout étaient Arméniens, l'autre moitié était Yézidis. D’abord, ils nous ont déportés, puis ils ont déporté les Arméniens de Khout. Les brigands nous ont expulsés comme un troupeau de moutons. Après nous, ils avaient commencé à piller nos maisons. Ainsi marchant comme cela, fatigués et épuisés, ayant faim et soif, nous sommes arrivés à Van-Artamet. Nous nous y sommes reposés un peu. Ma grand-mère et mon frère y sont morts. Mon père les a enterrés avec ses propres mains.

Nous sommes sortis de Van. Nous avons marché dans la nuit pour la sécurité. Il faisait déjà nuit, et nous marchions à pied, quand nous avons atteint les tentes turques, leurs chiens ont commencé à aboyer. Les Turcs sont venus et nous ont encerclés, ont examiné les hommes, ont pris leurs armes, ensuite ils les ont amenés à part et les ont tués. Ils ont emmené les femmes et les enfants chez eux à leurs tentes. Ils avaient entendu, cependant, que l'armée russe était venue, ils sont venus et ont dit: «Ceux qui veulent, nous allons les emmener chez les Russes». Ma mère a dit: «Vous êtes Turcs, vous avez tué mon fils, je ne resterai pas avec vous, je vais aller chez les Russes».

Les Turcs nous ont attiré vers l'avant, nous ont emmenés au bord d'une vallée et ont commencé à tirer. Quand ils ont tué ma mère, je suis tombée sur elle en pleurant, mon nez a été blessé, ma main s’est cassée et est tombé lâche, j'ai perdu ma conscience. Les Turcs ont pensé que j'étais aussi morte; ils nous ont laissés et sont partis. Je suis restée sur les cadavres. Il faisait un silence tout autour. J'étais dans une grande douleur; j’avais mal au nez et à la main. Les étoiles se sont levées. Puis il a fait le matin et le soleil s’est levé. Je ne me souviens plus combien de temps s’est passé. Ensuite j’ai vu le frère de la femme de mon oncle, qui avait neuf ou dix ans. Il a vu que j’étais vivante. Je me suis levée et je me suis assise sur le cadavre de ma mère ; comme j’étais petite je ne comprenais pas que ma mère était déjà morte. Il m’a pris et nous avons commencé à marcher. Il n'y avait personne vivante autour de nous, il n’y avait que des cadavres; les Turcs avaient tué tout le monde, et étaient partis en les quittant comme ça.
Nous, deux enfants, allions main dans la main; quand la nuit tombait nous dormions enlacés. J'étais blessée; mon nez était blessé, le sang avait séché, ma main cassée était pendu lâche, mais nous marchions ayant faim, soif, il n’y avait pas un seul être humain autour. Tout à coup, nous avons vu une tente. Mon ami a parlé en yézide, et ils ont compris que les Turcs nous ont nuis. Ils ont eu pitié de nous, nous ont emmenés dans leur tente et ont abattu un chevreau. Il y a quatre-vingt-trois ans, mais je ne peux pas l'oublier: ils ont écorché le chevreau et ils ont couvert ma main et le nez avec sa peau. Ensuite, ils ont donné un pot à ce garçon et l'ont envoyé pour l'eau. J’ai commencé à pleurer, quand j’ai vu que mon nouveau frère est venu j’ai cessé de pleurer.

Les Yézidis ont dit: «Restez avec nous encore une semaine, nous guériront vos blessures ensuite vous pouvez partir». Mais nous ne sommes pas restés. Les Yézidis nous ont donné un sac avec du pain et du fromage à manger sur notre chemin. Nous sommes venus chez les Russes. La femme de mon oncle nous a vu, et nous a pris avec elle. Puis elle m'a donné un pot militaire et a dit: «tu es blessée, va demander de la nourriture aux Russes ». Je suis allée, j’ai apporté de la nourriture, et nous avons mangé.
Les Russes se sont mis en route vers la Russie, et nous avons commencé à marcher avec eux. La femme de mon oncle marchait d’un côté de moi et ce garçon était de l'autre côté. Deux femmes de l'autre côté ont dit à la femme de mon oncle: «Pourquoi tu prends cette fille blessée avec toi? Elle ne sert à rien».
Elle a écouté ce qu'elles ont dit, et m'a donné aux soldats russes. Mon nouveau frère m'a quitté en larmes. Les Russes m'ont emmené chez les arabes fermés d'une bâche, où il y avait beaucoup de soldats russes blessés. Je suis venue à Igdir avec eux.

Il y avait beaucoup de réfugiés là-bas, tous étaient assis sur le sol. Les soldats russes ont demandé mon nom et mon prénom, que je ne savais pas. La nouvelles que la fille de Manouk était blessée, et qu’elle était vivante avait été étendue chez les réfugiés. Ensuite, une fille est venue, m'a vu et a dit: «Je la connais, elle est la fille de Manouk». Elle a fait écrire mon nom et prénom: Rehan Manoukian fille de Manouk. Puis les bonnes personnes m'ont emmené à Erevan.
Notre famille était nombreuse: mon grand-père, mon oncle, sa femme, mon père, ma mère, mon frère cadet. Ils ont été tous tués par les Turcs, seule moi j'ai survécu avec ce nez fendu comme un lapin et main cassée. Voyez, je n'ai pas un doigt, il est rompu, et j’ai honte de vous parler, mais quoi faire ? C’est mon destin.

On m'a emmené à l'orphelinat de Gharakilissa. J’y suis restée pendant un an et demi; on m'a donné des vêtements et des chaussures. Ensuite, ils nous ont emmenés à Tbilissi lorsque le tsar [russe] a été renversé. L'École Nersessian de Tbilissi avait été transformé en un orphelinat. On y avait rassemblé tous les orphelins. Même les couloirs étaient pleins d'orphelins.

En 1918, on nous a emmenés à Kars. Le comité américain a protégé les orphelins.



Verjiné Svazlian, Le Génocide arménien: Témoignages de survivants témoins oculaires, Erevan, maison d'édition d’ANS de RA « Gitoutyoun », 2011, témoignage 6.






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